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Les religions pratiquées en Israël : diversité et cohabitation

Israël, État du Moyen-Orient fondé en 1948, est un pays à la fois moderne et profondément enraciné dans une histoire religieuse millénaire. En tant que berceau des trois grandes religions monothéistes — le judaïsme, le christianisme et l’islam —, Israël présente une richesse spirituelle unique au monde. Si le judaïsme est la religion dominante, le pays abrite aussi d’importantes communautés musulmanes, chrétiennes, druzes et d’autres minorités religieuses.

Le judaïsme : religion majoritaire et fondement identitaire

Le judaïsme est la religion la plus pratiquée en Israël, représentant environ 74 % de la population. Il n’est pas seulement une croyance spirituelle, mais aussi un élément constitutif de l’identité nationale. L’État d’Israël se définit d’ailleurs comme un État juif et démocratique.

Le judaïsme israélien est lui-même très diversifié. On y distingue :

  • Les juifs orthodoxes : très pratiquants, souvent affiliés à des courants ultra-orthodoxes comme les haredim. Ils suivent strictement la Halakha (loi juive).
  • Les juifs traditionalistes : pratiquants modérés, ils respectent les fêtes et coutumes sans forcément suivre toutes les règles religieuses.
  • Les juifs laïcs : nombreux en Israël, ils s’identifient culturellement au judaïsme mais ne pratiquent pas activement.

Le Grand Rabbinat supervise les affaires religieuses juives, y compris les mariages, les conversions et les rites funéraires. Cette centralisation religieuse soulève parfois des débats sur la liberté religieuse et la séparation entre religion et État.

L’islam en Israël : deuxième religion du pays

Près de 18 % de la population israélienne est musulmane, majoritairement sunnite. La grande majorité des musulmans en Israël sont des Arabes israéliens, citoyens du pays. Ils vivent principalement en Galilée, dans le Triangle (région du nord-est) et dans certaines villes mixtes comme Haïfa, Jaffa ou Lod.

L’islam est reconnu par l’État israélien, et les musulmans disposent de tribunaux religieux pour les affaires personnelles. Les lieux de culte, comme les mosquées d’Acre ou de Nazareth, sont nombreux et actifs.

La communauté musulmane en Israël, bien qu’intégrée au système éducatif et politique, est parfois confrontée à des tensions sociales ou politiques, notamment dans le contexte du conflit israélo-palestinien.

Le christianisme en Israël : une présence historique

Les chrétiens représentent environ 2 % de la population israélienne. Leur présence remonte à l’époque byzantine et antérieure. On y trouve plusieurs confessions :

  • Chrétiens arabes (principalement grecs orthodoxes, catholiques et melkites)
  • Chrétiens non arabes (immigrants, notamment des Philippines, de Russie ou d’Afrique)
  • Communautés arméniennes à Jérusalem

Les chrétiens vivent principalement dans des villes comme Nazareth, Haïfa, Jaffa et Jérusalem. L’État garantit leur liberté religieuse et les lieux saints chrétiens, comme l’Église du Saint-Sépulcre à Jérusalem ou la basilique de l’Annonciation à Nazareth, sont protégés.

Les druzes : une communauté distincte

Les druzes représentent environ 1,6 % de la population. Ils pratiquent une religion ésotérique dérivée de l’islam chiite mais distincte, et sont fortement attachés à la discrétion religieuse.

Les druzes sont principalement concentrés dans le nord d’Israël, notamment dans le Golan et la Galilée. Ils sont connus pour leur loyauté envers l’État d’Israël et servent dans l’armée israélienne, contrairement à la majorité des Arabes israéliens.

Les bahaïs et autres minorités religieuses

Israël abrite également une communauté bahaïe, bien que peu nombreuse. La ville de Haïfa est le siège mondial de la Foi bahaïe et abrite le célèbre sanctuaire du Báb et ses jardins suspendus, inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.

D’autres minorités incluent les samaritains (vivant à Holon et en Cisjordanie), quelques bouddhistes, hindous et athées, notamment parmi les expatriés et immigrés.

Liberté de religion et cohabitation

La liberté religieuse est inscrite dans les lois fondamentales d’Israël. Les membres de toutes les religions ont le droit de pratiquer leur culte, d’entretenir leurs lieux saints et de diriger leurs institutions religieuses.

Cependant, la coexistence religieuse est parfois fragile. Des tensions peuvent survenir autour des lieux saints à Jérusalem, des limitations imposées à certains cultes ou de l’influence de la religion sur la politique.

Malgré ces défis, Israël reste un exemple rare dans la région d’un État où diverses religions coexistent avec des institutions religieuses reconnues officiellement.

Les lieux saints en Israël

Israël est une terre sacrée pour les juifs (Mur des Lamentations, Mont du Temple), les chrétiens (Jérusalem, Bethléem, Nazareth) et les musulmans (esplanade des Mosquées, Dôme du Rocher, mosquée Al-Aqsa). Ces lieux attirent chaque année des millions de pèlerins et de touristes.

La gestion de ces sites est délicate, car elle mêle enjeux religieux, culturels et politiques. L’accès, la souveraineté et les droits des différentes confessions y sont parfois sources de conflit, notamment à Jérusalem-Est.

Conclusion

La diversité religieuse en Israël est à la fois une richesse culturelle et un défi politique. Le pays, bien qu’ayant une majorité juive, accueille une mosaïque de croyances dans un contexte unique. Garantir la liberté de culte tout en préservant la stabilité sociale reste un équilibre délicat, mais essentiel à l’identité israélienne.

Dans un monde en quête de dialogue interreligieux, Israël offre une vitrine de coexistence parfois tendue, mais toujours vivante et significative pour l’humanité entière.